samedi 14 avril 2007

Récit d'un échec (24h de Saint Fons 2007)

Lansargues, le 14 avril 2007.

J’écris ce CR pendant que d’autres courent à Belvès. Une petite pensée pour eux….

Un ami m’a demandé si ça fonce à St Fons ?

Pour sur, et droit dans le mur même en ce qui me concerne!

Le bilan est très mitigé ; sur le plan sportif, ce n’est pas une réussite ; en revanche,  j’ai poursuivi mon apprentissage autour d’une épreuve aussi exigeante que celle que représente les 24h. J’en retiendrai quelques leçons... et tâcherai en élève plutôt studieux de ne pas les oublier à l’avenir.

Mais avant d’écrire mon récit de course, il est très important pour moi de m’excuser auprès de certains coureurs et suiveurs,  remercier Patrice, Dominique, Alain et Christine et féliciter les coureurs présents ce jour là à St Fons.

Je commence par Patrice. Merci Pat pour ton aide incommensurable ; tu m’avais mis dans des conditions idéales pour réussir mais je n’ai su faire honneur à ta précieuse aide ; alors à la fois mille excuses et mille mercis. J’espère qu’un jour je pourrai te rendre la pareille…et j’espère surtout que nous aurons l’occasion de tourner ensemble sur un circuit une fois que tu auras retrouvé toutes tes capacités à enchaîner km après km.

Des excuses pour Guy également qui a partagé avec moi une terrible désillusion. Je n’ai pas osé te réveiller à 6h du mat dans le gymnase tant tu paraissais bien te reposer. Tu aurais pu faire quelques km de plus, mais je pense que tu partages avec moi le fait que ce n’était pas bien important à ce moment là de la course.

Des excuses ensuite aux copains UFO de Steph Halbaut qui sont venus me saluer avant la course et que je n’ai pas suffisamment encouragés faute de na pas bien les connaître. Désolé messieurs !

Remerciements ensuite à Dominique, notre Marmotton, qui s’en est allé prendre une coupe de champagne ou autre boisson euphorisante accompagnée de gâteaux apéro, avec Gérard C au cœur d’un arbre, à l’abri des regards ou presque. Vous avez du y passer un bon moment et vous avez bien fait!!! Merci pour toutes ces photos et l’aide que tu as apporté à chacun d’entre nous.

Remerciements et félicitations à Alain et Christine, pour toute leur organisation, leur dévouement pour permettre à leur épreuve de subsister… Merci et chapeau bas ! Vous le méritez amplement… Même sans label !

Merci à Anne Cécile qui s’est levé aux aurores pour venir me rejoindre avec nos filles sur le circuit et qui m’a accompagné une heure et demie jusqu’au coup de pistolet final… Merci de t’être « sacrifiée » pour me permettre de participer à une épreuve à laquelle tu aurais probablement pu prétendre à un podium. MERCI ! Promis, la prochaine fois, c’est ton tour !

Félicitations à Josianne ; tu as rempli ton contrat ou presque (put… d’ampoule !!!). Bravo pour ta 2ème place, ton kilométrage et tes nombreux sourires.


Félicitations aux deux Philippe WAREMBOURG et LECLERC respectivement premier et second du classement ; j’avais la chance de vous connaître tous les deux. Vous avez quelque chose qui me fait défaut pour l’instant sur ce type d’épreuve ; un mental fort ! Je suis très heureux que ce soit vous qui ayez gagné votre place sur le podium. Comme vous avez su le dire à la remise des prix, il s’agissait là de votre premier podium dans votre « carrière » de coureur, mais vous pouvez en être fiers. Vous la méritez amplement, tout comme le troisième de l’épreuve (un des copains de Stéphane Halbaut).

Félicitations à Willy, notre marcheur belge qui termine quatrième, toujours en marchant. C’est très fort !

Félicitations à tous ceux qui étaient présents ce jour là sur le circuit et autour du circuit ; 24h, c’est court et long à la fois suivant ce que l’on fait. Merci à vous tous avec lesquels j’ai eu la CHANCE DE COURIR et de partager tout ça.

La course idéale telle que je l’avais programmée dans ma tête pour passer le cap des 200km était la suivante : 9km/h de moyenne pendant les 12 premières heures et 8 km/h pendant les 12 dernières.

Parti à 10 km/h de moyenne, je respecte scrupuleusement cette vitesse pendant 100km.

Première leçon : te laisse pas griser par la course, respecter le plan de vol. Erreur fatale ! 9km/h de moyenne, ce n’est pas 10…Grossière erreur de débutant ! A quoi ça sert que Bruno HEUBI se décarcasse !!!

L’après-midi, la température est voisine de 25°C à l’ombre, le soleil tape fort, si bien que j’aurai des coups de soleil sur les épaules. Pour ce qui est du ravitaillement, j’ai pas grand chose à faire, Patrice B, mon suiveur et chronométreur pour l’occasion s’occupe de tout; je bois régulièrement tous les deux tours (1,020 km/tour). Je bois réellement mon litre par heure comme prévu,  avec en alternance, boisson énergétique, un peu de coca et de St Yorre. Je mange scrupuleusement ma barre d’amande à 2h30, 5h30, 8h30 … Je vais également chaque heure arroser un des peupliers qui jalonne un des côtés du circuit. Le circuit est très plat ; il y a juste le petit vent qui rafraîchit tant bien que mal ce qu’il faut tant il fait chaud. Avec la chaleur, je trempe ma casquette très régulièrement dans des bassines d’eau mises à notre disposition. Bref, tout est fait pour que tout baigne !!! Certes, le circuit est rendu exigeant par les nombreux virages parfois serrés (11 au total dont une épingle), mais il permet de croiser les autres coureurs régulièrement et de s’encourager mutuellement. Je fais un sourire systématique à Josianne car elle m’avait chambré la veille à la Pasta… J’encourage Guy, les deux Philippe, Fred, Fabien, Gilbert, Willy, Daniel et Sylvie, Jean Pierre, Gérard et bien d’autres par un sourire, un signe, un mot… Je regrette de ne pouvoir encourager individuellement tout les coureurs faute de ne pas les connaître suffisamment. Il ne devrait y avoir que des débardeurs ADDM avec le prénom inscrit dans le dos et des dossards avec le prénom ou surnom ; ça aiderait vraiment à mettre un prénom sur un visage. Désolé Marc ou Roger du forum, je ne sais toujours pas qui vous êtes…

Nous ne connaissons pas notre classement en course faute de panneau d’affichage en état de fonctionnement, mais ce n’est pas grave. C’est Willy RIGAUX qui m’apprend que je suis second après 7h30 de course soit 75km parcourus. A la dixième heure, je passe en tête, là, c’est Philippe LECLERC (le 4ème d’Aulnat) qui me le fait savoir. Je suis heureux à ce moment là de la course ; je pense à mon ami Stéphane HALBAUT qui avait vécu la même expérience à Aulnat, mais j’ai des doutes sur le classement car le premier (Fred GENTA 214km en 2007) avant que je prenne la tête de course était parti 1 km/h plus rapide sur les 5 premières heures…  Philippe me fait passer un petit carnet sur lequel son neveu (suiveur en l’occurrence) note les classements à chaque heure. Mais si je prends la première place au bout de 100 km, je sais que mes poursuivants directs  les deux Philippe W et L sont à moins d’un ou deux tours.

Deuxième leçon : quand tu pars pour 24h, tu ne dois te soucier du classement ; c’est avant tout ta course que tu dois gérer, pas te préoccuper de celle des autres coureurs.

Dominique P, une référence en la matière sur 24h, qui courait du côté de Montigny en Gohelle pour les CdF au même moment écrira dans son CR,  « sur 24h, ce n’est pas toi qui gagne la course, ce sont les autres coureurs qui la perdent… ». Sur ce coup, j’ai fait partie des autres.

Hélas, je ne serai pas franchement performant au delà des 100 premiers kilomètres. Peu de temps après les 11h20 de course, une petite douleur s’installe au niveau du tendon d’achille droit ; j’avais déjà connu ce type d’inflammation du tendon à Plouvorn l’été dernier, mais après 20h de course… alors je décide en accord avec Patrice de faire poser un strap. Je profite de cet arrêt pour me changer intégralement et je repars tant bien que mal, plutôt mal que bien d’ailleurs! Certes, mon tendon me gêne, mais ce n’est pas la cause majeure de ce qui suivra ; ce n’est en aucune façon une excuse pour moi. La vraie raison, elle est dans ce qui suit :  je conserve la tête de course je crois, mais je perds dans ma tête à ce moment là… Je me dis que je ne suis pas assez fort mentalement pour tenir un rythme digne de ce nom encore douze heures durant. La tête flanche, les jambes me lâchent. Je poursuis mon effort au delà de la quinzième heure de course, mais je n’avance plus. Je me fais violence pour tenir une moyenne comprise entre 5 et 6 km/h. Plus possible d’atteindre l’objectif des 200km…A la vitesse à laquelle je me traîne, il me faudrait entre 10 et 12h pour parcourir 60km ; il en reste un peu moins de 9... Patrice m’incite à faire un tour supplémentaire, je m’exécute et le fait en 8’43 (sursaut d’orgueil) mais je pars me reposer ensuite. Passage au massage, puis repos au dortoir; je suis impressionné par le nombre de coureurs présents à se reposer sur les matelas… Il est un peu plus d’une heure du mat. Guy me rejoindra un peu plus tard sur un matelas voisin. J’ai un peu froid et claque des dents quelques minutes, mais je sais que ce n’est pas de la fièvre.

Je me lèverai juste après six heures, il ne fait pas encore jour ; je n’ose pas réveiller Guy qui dort paisiblement. Je croise Josianne qui boitille un peu en raison d’une ampoule « mal soignée ». En sortant de la salle, je retrouve Patrice dans le hall d’entrée assis sur une chaise, il ne va pas fort non plus ; ce doit être vraiment difficile pour un suiveur sur 24h ; il me rassure en me disant qu’il a juste pris un peu froid. Je décide de repartir en marchant, et plus si possible. Il est 6h03. Le classement à la 20ème  heure de course vient d’être affiché; les deux Phil sont toujours un et deux, j’en suis sincèrement heureux pour eux. Je suis 13ème avec seulement 140,8km. Et là, après quelques mètres de marche, je me rend compte que je peux trottiner assez facilement, alors pourquoi s’en priver ! C’est reparti donc entre 7 et 8km/h ; je décide donc de ne plus marcher, la douleur au tendon avec des pointes dans le mollet persiste et m’empêche d’aller plus vite, mais est-ce bien important ? Je croise à nouveau les coureurs présents mais faut dire qu’à ce moment là, il doit y en avoir au moins autant dans le gymnase que sur le circuit. Je fais quelques tours avec Philippe W et son épouse qui même si il « souffre », ne lâche rien. Je demande à Dominique de faire une photo de ce moment où je me sens privilégié. A défaut d’avoir échoué dans ma tentative des 200km, j’aurai au moins la satisfaction d’avoir un peu aidé les copains. 22ème heure, j’ai repris deux place je crois. Je me dis que ce serait bien de chercher à rentrer dans les dix (c’est con, je sais… mais c’est un peu l’esprit compèt qui m’a toujours animé depuis ma plus jeune enfance lorsque j’étais encore un judoka capable d’aller à la « baston »…. Dieu que c’est loin tout ça…).

8h30 du matin ; je retrouve Anne Cécile, Salomé et Maïlys sur le circuit. Quelle bonne nouvelle !!! C’était pas prévu !!! Anne Cécile ne sait pas à ce moment là que j’ai craqué car elle me pensait toujours en tête avec les infos transmises par Dominique et Patrice au téléphone la veille au soir. Elle me demande si elle peut m’accompagner et je réponds par l’affirmative. Quelques hectomètres en tenue de ville ; pas terrible pour courir, je lui propose donc d’aller se changer et de finir avec moi. Affichage des résultats à la 23ème heure ; je suis dixième… C’est pas si mal !!! On se contente comme on peut n’est-ce pas !

Mais comme je suis bien, je continue ; depuis deux heures, ma vitesse moyenne horaire augmente sensiblement. Il y en a beaucoup qui marchent. Je n’ai aucune idée de mon kilométrage avec précision à ce moment là. Je profite de cette dernière heure pour saluer, encourager et remercier toutes les personnes présentes. Je fais mon dernier tour comme une balle ; sans aucun doute le plus rapide de tous les tours (moins de 5 minutes). Je croise le regard de Patrice au passage de la ligne qui me fait signe de continuer ; le pistolet vient juste de claquer une première fois. De ce fait, je rajoute 200m au compteur avant le coup de pistolet final.

Je m’assois sur le côté du trottoir en attendant le passage de l’officiel. Le soleil brille à nouveau, il fait bon au soleil. Anne Cécile et mes enfants sont là ; mes copains et copines ont gagné, chacun à leur niveau. Première satisfaction, je suis moins atteint physiquement qu’à Plouvorn ; là au moins, je peux me déplacer. Deuxième satisfaction, elle viendra un peu plus tard à la remise des prix ; je découvre que je termine premier senior et 6ème au général avec un kilométrage proche des 174,5 km.

Troisième et dernière leçon du jour : pas terrible de faire 74,5 km en 14h….après en avoir parcouru 100 en 10h.  La régularité, y’a que ça de vrai !!! Vous conviendrez qu’il me reste beaucoup à apprendre dans ce domaine sur 24h. Je pense que c’est un des secrets de la réussite… Je tâcherai de m’en souvenir pour ma prochaine tentative.

A+ Emmanuel

PS : à l’heure où je boucle ce CR, le vainqueur de Belvès et ses poursuivants directs ont probablement franchi la ligne. Encore une petite pensée pour ce petit monde de la course ADDM.

dimanche 1 avril 2007

100km de Saint Nazaire les Eymes (2007)

Nouveau record de mon jardin et nouveau podium pour sa reine.

Tout a « RE »commencé il y a un an et demi. Bruno Heubi fait appel à Anne Cécile pour un rôle de meneur d’allure aux 100km de Millau version 2005… vous vous rappelez, celle là même qui a vu la victoire d’un très « grand (Bon)Homme ». J’écris « grand », je devrais plutôt dire « généreux »  pour toutes les raisons que vous trouverez au fil de cette lecture.

Ce jour là, les fesses sur mon vélo , prêt à suivre Anne Cécile sur la deuxième boucle, j’encourage sans le connaître vraiment  Bruno, une première fois vers le passage au Marathon, puis plus tard vers St Rome de Cernon, lorsqu’il rentrait en tête sur Millau alors que nous allions affronter LA difficulté du parcours… Souvenirs, souvenirs, mais Dieu que c’est bon !!

Bref, Bruno gagne, passe le lendemain soir sur Stade 2 ainsi qu’Anne Cécile, et je peux dire qu’à ce moment là, je découvre quelque chose qui me paraissait jusqu’alors impossible. « Courir, c’est que du plaisir, même sur 100km, il faut bien se connaître, bien se gérer » des mots simples qui sortent de la bouche de Bruno, pendant qu’il court entre 14 et 15km/h…

Tout ce préambule pour vous dire à quel point ces mots ont été forts de sens pour moi.

Et bien puisque c’est possible de courir 100km sans souffrir, alors pourquoi pas pour moi ?

Je me remets à l’entraînement, mais pas comme un forcené car je n’en ai ni le temps, ni vraiment l’envie. En revanche je me documente sur le site, je découvre le forum, je commence à regarder le calendrier des courses….

Un mois après, je prends le départ des 100km de St Estève (version 2005) que je décide de faire en compagnie d’Anne Cécile ; nous (Stéphane Halbaut, Anne Cécile et moi) mettrons 9h29 (nouveau record perso pour eux deux) le mien est vieux de 14 ans…Deuxième place pour Anne Cécile au classement féminin….Du plaisir, ce jour là, j’en ai eu, mais pas 100km, seulement 70… après, c’était à l’arrache… mais tout de même, j’étais à nouveau conquis par la distance et aussi et surtout par ces coureurs qui n’ont rien de commun (Je fais entre autre la connaissance de Marcel M, Régis V, Vincent T, Vincent G, Christophe A, Stéphane M, JeanMarc D…). Je fais un CR qui sera mis à l’honneur sur le site de Bruno… Quel honneur vous me faites Monsieur !!! Je ne suis pas peu fier à ce moment là….

Ensuite vient l’hiver et une préparation difficile pour St Nazaire (version 2006) en raison notamment d’une coqueluche décelée bien trop tardivement, mais qui ne m’a pourtant pas empêchée de maintenir mon rythme de 3 entraînements par semaine, parfois 4… Et là, après une première partie de course trop rondement menée sous un froid glacial accompagné de Stéphane Halbaut sur le vélo qui à la fois gérait mon assistance et celle d’Anne Cécile (bravo pour cette perf  Steph car c’en est une), 4h12 au 50è km en compagnie de Vincent G, 5h58 au 70è km, je m’écroule à nouveau et mets plus de 3h10 pour boucler les 30 derniers. Bref, 9h08 à l’arrivée. Pas si mal diraient certains en terme de chrono, mais en terme de gestion, c’est pas génial ; PEUT MIEUX FAIRE…. Anne Cécile arrivera peu de temps après moi et finira deuxième au classement féminin.

Je raconte tout cela dans mon CR St Nazaire 2006 où j’affiche ma déception de n’avoir pas su bien gérer. Vincent G écrira les mots suivants : « On était parti pour faire un Hold Up, on a juste cassé la tirelire… »

Bruno lui m’écrira que ce sera pour une prochaine fois ; « faire les 50 premiers à la ballade » comme il dit. Il est peut être là le secret…

Mais une chose est sure et ce n’est plus un secret, St Nazaire, c’est à faire. Je n’avais jusqu’à ce jour connu un tel climat de convivialité autour d’une course, que ce soit avant, pendant ou après. Merci à Michel QUESTE et à toute son équipe de m’avoir fait connaître cela. Je découvre à cette occasion de nouveaux membres du forum que je qualifierai d’ACTIFS en chair et en os (Dominique D, Noël B, Patrice B, Philippe W….) et je n’ai que du plaisir à partager avec eux.

Je me remets à l’ouvrage un mois plus tard à Belvès (Version 2006), vous vous rappelez, celle là où les gens qui n’ont pas de licence partent derrière les autres…Pour la convivialité, disons sans aucun esprit critique que nous n’avons pas la même conception des choses. J’ai un suiveur en la personne de Stéphane Houbre cette fois, et je suis bien décidé à passer sous le cap des 9h… C’était sans connaître les spécificités du parcours Périgourdin… 9h22 à l’arrivée, et encore une deuxième place chez les Séniors cette fois pour Anne Cécile.

« Mais dis moi mon Amour, c’est pas toi la Poulidor du 100km ???  Trois 100km et trois deuxième place… C’est quand tu veux !? »

Point très positif de Belvès, je revois Jean Marc Bellocq ; si, si, le vrai ; celui là même qui quinze année auparavant a couru Millau en 6h28, même que j’y étais ce jour là…Là aussi, un Grand Monsieur…

Suivront mon premier essai sur 24h en Bretagne à Plouvorn en août 2006 où je deviens circadien (j’aime bien ce mot) ainsi qu’un demi tour du Mon Blanc quelques jours plus tard.

Un mois plus tard, c’est le rendez-vous annuel du pèlerinage du 100 bornes ; Millau (version 2006). Bruno fait de nouveau appel à Anne Cécile pour mener l’allure des 10h avec Steph et Vincent. Pour ma part, je ne me sais pas en état d’améliorer le record de mon jardin à 8h53 sur ce parcours. J’établis un planning qui me ferait terminer l’épreuve en 9h16 version papier. Mon frère aîné (ex-centbornard) accepte de jouer un rôle de suiveur ; je dissèque séquence par séquence le DVD de Millau 2005 et j’y apprends encore bien des choses et notamment en terme de ravitaillement (point particulier que je tenterai de mettre en pratique quelques jours plus tard sur le parcours Millavois et qui s’avèrera plus que positif). Côté course, sous un déluge, ce sera un temps de 9h21 à seulement 5 minutes de la version papier. Mais le plus important à retenir en ce qui me concerne de cette édition côté course, c’est la maîtrise de mon sujet ; j’y suis presque :  « Courir, c’est que du plaisir, même sur 100km » J’ai géré, bien géré, et pour une fois, je n’ai pas subi les derniers km, je les ai couru, tout simplement, sans faillir.

L’important, côté cœur, ce sont les encouragements de tous les autres forumistes présents et notamment ceux de Bruno à mon égard alors qu’il était dans le dur à ce moment de la course où nous nous sommes croisés ; j’entamais la descente sur St Af, il accédait au sommet de Tiergues…Les lignes qui suivent sont pour toi Bruno. « J’aurais aimé te voir gagner comme beaucoup d’autres ce jour là, mais si tu n’as pas gagné côté course, tu as conquis les sommets de notre estime pour ta générosité et ton don de soi  car tu nous as tous encouragé à chaque croisement, nous coureurs lambda des pelotons… »

Autres morceaux choisis de ce rendez-vous annuel, le barbecue à l’initiative de Dominique avec tous les forumistes présents, le DVD qui suivra version Daniel, et la quatrième place d’Anne Cécile…

« Tiens, tu n’es pas sur le podium cette fois !!! » Qu’à cela ne tienne, Anne Cécile gagnera les 24h d’Aulnat quelques semaines plus tard. Course à laquelle j’ai également participé mais à laquelle j’ai également abandonné prématurément. Course qui m’aura permis de renouer le contact avec une personne chère à mon cœur qui m’aura coaché avec beaucoup de passion et course qui en plus de la victoire d’Anne Cécile chez les filles verra la victoire de Stéphane Halbaut chez les garçons. Merci à Steph D de l’avoir si bien organisée pour une première. 

Puis viendra la préparation de ce rendez-vous que je n’aurais pas vraiment souhaité manquer ; les 100km de St Nazaire les Eymes (version 2007).

Ca commence avec la nécessité de perdre les kg superflus des festivités de Noël. Pour cela, rien de tel que d’aligner des bornes… Au fait pas de coqueluche ni même de bronchite cet hiver, ça facilite tout de même la tâche… Janvier, Février…ouf !!! car je commence à saturer de m’astreindre à l’entraînement, même si ce n’est pas le bagne non plus (entre 3 et 5 sorties maxi par semaine). Quoi qu’il en soit, si ça ne passe pas ce coup là sous les 9h, alors c’est que je n’en suis plus capable… et qu’il me faudra y renoncer.

Le test des 6h Off « grandioses » de Chambéry est satisfaisant ; la sortie longue marathon à l’entraînement avec Vincent G l’est tout autant ; les kg superflus ont disparu. Bref, les voyants sont au vert.

Y’a plus qu’à !!! Je le sens bien ! J’ai l’air , mais il me faut encore trouver la chanson.

Y’a plus qu’à….. faire le trajet vers Grenoble avec Vincent.

Y’a plus qu’à retrouver Michel et son équipe, retrouver les copains, les amis autour d’une mousse. (Je sais je n’en ai pas bu le vendredi…)

Y’a plus qu’à retrouver Anne Cécile qui rentre du ski avec nos filles et sa maman.

Retrouver Stéphane et Christian, nos suiveurs dévoués qui arriveront en fin de Pasta.

Y’a plus qu’à rejoindre l’hôtel ; tenter d’y faire une bonne nuit.

Y’a plus qu’à se lever de bonne heure, se doucher, enfiler ses fringues de CàP, ses chaussures, déjeuner un peu.

Y’a plus qu’à garer les voitures à un endroit stratégique du parcours.

Y’a plu qu’à se présenter sur la ligne de départ.

Là je guette Bruno sur qui je compte pour remonter le moral d’Anne Cécile qui n’était pas même sure de prendre le départ pour diverses raisons personnelles que je m’interdirais d’exprimer ici. Je la sais capable d’un potentiel suffisant pour gagner l’épreuve ou en tout cas pour jouer la gagne avec les favorites du jour. Bruno aussi me semble bien motivé pour cela.

Le départ est donné ; j’enclenche le CFM. C’est parti… Y’a plus qu’à !!! Météo satisfaisante, bien moins frais que l’année précédente, je vais rapidement courir en débardeur ADDM.

Passage aux 4km en 19’47 ; c’est plus vite que prévu mais au bénéfice de la descente. Descente pendant laquelle je fais la connaissance de Sébastien qui était aux 6hOFF. On tchatche un peu…

Ensuite, je prends ce rythme de 5’05 à 5’10 au km. Initialement, je voulais faire 5’15 mais pas moyen ; ça ne le fait pas. Toujours au même rythme ; je suis un peu soucieux car le palpitant bat un peu vite en fréquence… Et devant, c’est parti très vite, mais tant pis, ce n’est pas mon allure, alors je reste à ma place.

Premier croisement et  premiers encouragements ; Bruno avec ses garçons, Manu, Yves, Rolland, Pascal, Denis, Vincent, Anne Cécile, Philippe, Momo, Rudy, Jean Louis, Daniel, Gilbert…et bien d’autres encore.

Je retrouve Patricia H sur le bord du parcours à un endroit tout aussi stratégique ; elle semble relever les temps de passage des premiers et organise le ravitaillement. Je termine ensuite mon premier aller-retour après une pause pipi au pied de l’arbre km11 dans la bonne humeur avec mon suiveur ; très facile à ce moment de la course comme tant d’autres coureurs. On se filme, on rigole…

Deuxième tour, tout aussi facile, je conserve le rythme, j’observe les écarts entre les premiers et j’encourage à tout va. Simon et Quentin se joignent à leur père pour me donner du courage également, Pascal nous croise toujours avec le MP3 sur les oreilles et le sourie aux lèvres, tout comme Yves… Vincent est dans son tempo, Denis également, Rudy et Momo sont ensemble…un peu plus loin , c’est Jean Louis et sa charmante suiveuse… 25 bornes sont passées, c’est toujours aussi paisible. Je fais une nouvelle pause pipi au pied de l’arbre du km 11 (il aura encore droit à trois arrosages de ma part ce jour là) j’espère qu’il n’en crèvera pas !

Troisième tour ; vers le milieu du parcours aller, je vois Rolland qui marche ; mes encouragements à repartir et une petite tape amicale sur l’épaule n’y feront rien. Il bouclera se tour et jettera l’éponge. Km34, nous faisons un pointage avec mon suiveur ; nous sommes en 36ème position… Km37, je croise le regard d’Anne Cécile, elle a pris la tête de la course depuis quelques km et pourtant, des larmes lui montent aux yeux, et de la voir comme cela, d’autres larmes ne tardent pas à submerger les miens. Malgré cela, mon rythme reste identique, égal à lui même. Vincent me chambre sur mon allure qui ne correspond pas aux prévisions. Pointage fait après 3h de course, je n’ai que l’équivalent de 700m d’avance… A chaque retour, je mets 30 secondes de plus qu’à l’aller, normal, c’est la pause pipi du km 11.

Quatrième tour ; passage au marathon et je ne sais pourquoi, mais l’officiel est là et m’annonce très officiellement mon temps : 3h35 et quelques brouettes. La morphologie de la course est en constant changement en tête de course. Bruno est en troisième position à ce moment là, Albert le marque à la culotte ; devant, le hollandais semble marquer au niveau du visage… mais cela ne veut rien dire. Je me régale de les observer, et j’aspire à voir Bruno prendre la tête d’ici peu, mais l’écart reste relativement conséquent. Je l’encourage pour le motiver davantage si besoin était, mais il est suffisamment « pro » pour savoir ce qu’il a à faire. Peu de temps avant le passage sous le pont, je retrouve mes filles et belle maman  ainsi que mes parents sur le bord du tracé. Mon père a les yeux rougis par l’émotion de me voir là ; c’est tout de même un peu grâce à lui si j’en suis là, car  c’est lui qui m’avait autorisé en 1985 alors que je n’avais pas encore dix-huit ans à prendre le départ de Millau pour mes débuts en CàP ( je ne me rappelle pas qui avait gagné cette année là, mais je me rappelle qu’arrivé après plus de 13h d’efforts à St Afrique, je ne pouvais plus mettre un pied devant l’autre…. J’vous dis pas au lycée le surlendemain, je me suis fait chambrer par mes copains !!!) Souvenirs, souvenirs, mais revenons à St Nazaire 2006.

Peu après le pont, je prends des nouvelles de Bruno auprès de Patricia ; elle me dit qu’il va bien. Et c’est tant mieux !!! Pour ma part, je franchis la mi course en 4h15 et encore quelques secondes. Voilà, c’est fait ; à présent, je peux entamer un décompte…

Cinquième tour ; je demande à Stéphane de me filer le MP3 ; ça m’aidera un peu pour ne pas me lasser. Je sais qu’à la fin du demi tour, il ne restera qu’un marathon à courir. Je constate que c’est l’hécatombe devant ; difficile de faire un pointage au classement, mais grosso modo, je sais que mon allure, si j’arrive à la maintenir, me permettra de bien y figurer.

Albert a passé Bruno dans ce tour je crois, mais je ne peux l’affirmer. Diégo, l’Italien est toujours devant et a accru son avance. Bruno et ses garçons continuent à m’encourager et réciproquement ; j’imagine Denis facile pour faire moins de 9h ; Pascal, toujours seul remonte lui aussi au classement, il gère d’une main de maître… Rudy m’impressionne par sa régularité. Vincent est toujours dans le coup ! Sa table de 5 est sue…. Anne Cécile toujours en tête me dit qu’elle arrête à l’issue de ce tour. Comment est-ce possible ? Christian , son suiveur la motivera tout comme vous autres qui la connaissez ; je reste persuadé que c’est aussi grâce à vous si elle est allée au bout finalement.

PS : j’ai cesser de pisser au pied de mon arbre km11…

Sixième tour ; fait marquant : je vois Maïlys, une de mes jumelles, en larmes parcequ’elle a perdu sa première étoile dans l’herbe…Elle est décomposée ! Je lui dis quelques mots pour la réconforter, mais qu’elle était malheureuse ! Finalement, le trophée du ski sera retrouvé à proximité de la voiture et pour la petite histoire, perdu à nouveau dans la cour de l’école dès lundi et retrouver à nouveau le lendemain… Les enfants, que du bonheur !!!

On approche de la fin, l’Italien me prend un tour peu de temps avant le demi tour justement. Je l’envie ; il n’a plus que 18 bornes à parcourir, il m’en reste 30… Le tempo est toujours régulier mais la fatigue se fait sentir ; je continue à boire tous les 2km comme depuis le matin 7h. Lorsque je passe devant Patricia, mon visage est moins rayonnant. Pourtant, je sens à ce moment là que ça va le faire car je ne m’écroule pas comme l’année précédente à ce même stade de la course et ce sentiment de vaincre cette barrière psychologique me met du baume au cœur pour la suite. Je touche deux mots à Stéphane de ce sentiment ; il continue à m’aider par ses mots mais aussi à faire en sorte que je n’oublie pas le ravito.

Anne Cécile quant à elle est sur le point de se faire reprendre par Emilienne R, qui selon moi, a parfaitement gérer sa course et n’a montré le bout de son nez que sur la fin. Chantal H deuxième à ce moment là reste à quelques encablures d’Anne Cécile. Je crois me souvenir que Denis perd pied également à ce moment de la course mais les 9h restent envisageables.

Septième tour : Albert est sur-motivé pour reprendre l’Italien ; quelqu’un lui indique qu’il lui reprend 20 secondes au kilo…et ce qui était pressenti par Bruno notamment arrive. A moins de 8km de l’arrivée, Albert dépose le transalpin sur place !!! Que ce doit être dur pour l’un et exaltant pour l’autre… Bruno est décroché, mais sa troisième place est assurée. Nous nous tapons dans la main car pour lui s’en est fini une fois la ligne franchie. Pour ma part, je me trouve à moins de 18 km de l’arrivée ; ce n’est pas encore gagné, mais c’est tout comme.

Ce qui me frustre à ce moment là, c’est de ne pas avoir la liberté de tout lâcher… Non, il faut continuer à gérer car une défaillance est si vite arrivée. Hélas pour lui, c’est Vincent qui en fait les frais ; crampes !!! j’hurle à mon suiveur de lui filer de la St Yorre et l’incite à bien refaire le plein avant de repartir… dur dur Vincent, je compatis ! En fait j’apprendrai après course qu’il n’y avait pas que les crampes, madame Hypo était là aussi… Au fait, tu n’as pas été le seul à « tomber » ; je reprends Diégo, l’Italien, qui alterne marche et course à moins de trois km de l’arrivée… Cinq de plus et Bruno terminait second !

Huitième et dernier tour :  je vois que je peux faire non loin de 8h32 à l’entame de ce dernier tour si je ne faiblis que très légèrement. Mais je refuse de m’emballer, il reste encore 12 km puis 11, 10, 9, 8, 7, 6, le demi tour et on rentre. Je profite de ces derniers km, « je les savoure » car après, il n’y en a plus. Je tape dans la main de certains au risque de me faire une entorse (n’est-ce pas Rudy ! J’ai surpris ta suiveuse…), j’encourage tous ceux que je croise car pour moi la délivrance approche. On décide avec mon suiveur de n’enclencher la seconde (tout le monde sait qu’en course ADDM, on roule en première) qu’après le passage du km 9 sur la boucle, soit 3 km de l’arrivée… Je finis au taquet ! dernier 6 en moins de 30 minutes. J’ai, et c’est une première pour moi, la joie de passer la ligne avec mes filles mains dans les mains. Ce bonheur là, ça n’a pas de prix !!! Michel vient me féliciter instantanément. Je suis aux anges, non pas pour le chrono final, mais pour cette gestion de course maîtrisée.

4h15 + 4h15 = 8h30 et quelques brouettes de secondes. Merci Bruno, car ce résultat là, c’est à toi que je le dois. Certes ce sont mes jambes qui ont couru, mais sans ton expérience et ton partage de la connaissance du 100km, je ne l’aurai probablement jamais fait.

Merci à mon suiveur Stéphane sans qui pour moi ce résultat final est irréalisable.

Merci à mes parents qui à la fois très émus, étaient particulièrement fiers de leur fils.

Merci à Mamylène pour nous avoir permis de faire cette course en assurant la garde de nos filles  sur le parcours.

Merci à vous tous qui m’avez encouragé pendant toute l’épreuve ; mention spéciale à Simon et Quentin.

Merci à Anne Cécile et à son suiveur qui finiront troisième en 9h47. Pour quelqu’un qui ne voulait pas même prendre le départ… je reste une nouvelle fois admiratif et très fier de toi.

Pour le reste, la fin de la journée plus précisément, vous savez comment c’était car si vous avez eu le courage de me lire jusque là, c’est que fort probablement, vous y étiez aussi.

Bref , la soirée, c’était comme « courir un 100km, c’est que du plaisir ».

A+ Emmanuel




jeudi 15 février 2007

6h off de Chambery

C’était il y a une semaine…

A cette heure-ci ; Anne Cécile et moi avions laissé nos trois enfants chez leurs Grands Parents ;nous avons ensuite pris la direction de Chambéry. 3h15 plus tard, arrivée à l’hôtel F1 Chambéry Nord. Un petit moment de repos et direction Pizzeria Pépone (à moins de 500m de l’hôtel) où nous nous retrouvons nombreux, et notamment beaucoup de coureurs avertis du forum.

Cette soirée fut (sans accent circonflexe pour Vincent) très agréable, et je me dis à ce moment là, c’est incroyable que notre Marmotton soit capable de générer tout ce monde qui vient d’un bout à l’autre de la France pour une course non officielle… Déjà, Bravo Dominique pour cette performance.

Je retrouve d’anciennes connaissances (Vincent, Bernard, Sandrine, Domi, Cédric, Noël, Jean-Louis,   Rudy…)rencontrées soit au camping de Millau un lendemain de course mémorable, soit à la Saintélyon, soit à Aulnat et apprends à mettre un visage sur d’autres pseudos jusqu’alors inconnus.

Bref, on passe une bonne soirée et je me « gave » pizza + pâtes mais privé de dessert !!! On se couche, il est presque minuit… Et je réfléchis à cette vanne que je n’ai à ce jour toujours pas comprise (faute d’une écoute attentive de ma part, faut dire que j’étais en grande discussion avec un gars du Ch’nord…) mais grosso modo, cela finissait comme ça : « Hein !!! »

Le lendemain matin, réveil six heures pour le p’tit déj ; avec ce que j’avais mangé la veille au resto, j’pouvais faire l’impasse , mais cela n’aurait été guère raisonnable car je savais que je ne prendrai rien de solide pendant la course.

Vers 8h15, on se dirige vers le Bourget du Lac, on tourne un peu dans la cité universitaire pour trouver le point de ralliement…Voilà, c’est fait, je retrouve les copains et copines de la veille et d’autres…

Direction le vestiaire ; tout le monde se prépare ; il fait un peu froid, humide et venteux dehors ; beaucoup ont décidé de partir bien couverts ; pour ma part,ce sera cuissard, manche longue léger et débardeur du forum par dessus.

Quelques minutes après, le départ est donné.

Nous faisons un premier tour derrière Fabien, sous la pluie et le vent, l’ambiance est sympa et rapidement, un homme se détache….. Bertrand ou Sylvain ? Il est trop loin devant pour que je sache…

Puis les tours vont s’enchaîner ; ma stratégie était la suivante : 9’10 au tour maxi, ravito compris ! Y’a plus qu’à…..Même avec un petit coup de mou sur la fin, je rentre dans mon objectif fixé à 39 tours, soit 70,2km.

Pour Anne Cécile, et comme c’est le cas pour ainsi dire sur chaque course, je lui avais établi son « plan de vol » : 10’ au tour, ravito compris. Jusqu’à ce jour, elle les aura toujours suivi à la lettre et ça l’a toujours fait, voir mieux !!!

La première heure se passe dans la joie et la bonne humeur ; elle passe même si vite que je me dis : « Faut que j’en profite car dans cinq heures, ce sera  terminé »

La deuxième heure, tout baigne encore ; je prends mon pied, je me sens à l’aise ; le tempo est bien calé, voir même un tantinet rapide. Seul hic, la FC car elle se situe entre 80 et 81% à ce moment là.

Mais je m’éclate ; encourager les autres, encourager, encourager encore… Etre fier du petit mille pattes qui a fait plusieurs tours à une bonne allure, taper systématiquement dans la main de Sandrine, tchatcher avec ceux qui font quelques hectomètres en ma compagnie ; observer ce qui se passe en tête où la course est partie comme sur des chapeaux de roues ; Bertrand m’impressionne, Sylvain a déjà mis le frein, Christian et Fabien sont en ballade, Vincent et Pascal également, Emmanuel C toujours concentré…. Les deux chamois du Nivolet tournent régulièrement… Cédric se rend compte rapidement que ça va coincer aujourd’hui ;son père restera très régulier pendant 6h ; Noël promène ou fait promener son chien ; Bernard enchaîne les tours également, le jeune Rudy me paraît très régulier, Théo et Jean Louis également, Phil et sa bande font de même, Anne Cécile est accompagnée d’un autre Philippe rencontré à Aulnat, Patrice est en reprise, Domi fait ce qu’il avait établi la veille, Cloclo, Momo, les deux Nonos et Jojo, les deux Sandrine, restent réguliers semble-t-il et tournent,  tout comme la famille Bertin… Courir, courir et courir encore comme nous tous qui sommes là pour ça…

On profite du trafic important de l’aéroport, des coups de raclette d’Alain, du photographe à la sortie du ravito,  de la météo qui devient plus clémente, même si le vent ne faiblira pas, des pointeurs coureurs comme Domi, Pat, Momo et d’autres… Je trouve cela génial de leur part !!!

Petit à petit, on arrive aux quatre heures de course, et je sais que c’est maintenant que ça commence vraiment ; pour le moment, je n’ai pas failli. Le tempo est toujours calé. Je pense à Rodio qui avait prédis qu’Anne Cécile serait prête à me croquer si je venais à faiblir… Cela fait maintenant une heure que j’ai le MP3 sur les oreilles, et j’essaie parfois de chantonner sur les airs que j’écoute, histoire de me prouver que je ne suis pas dans le rouge… 4h30 de course à présent, tout baigne, mais ça commence à faire ! Je commence à calculer la marge que j’ai pour une éventuelle baisse de régime sur la dernière heure et demie ; super ; je peux me coller sur l’allure d’Anne Cécile et je remplis quand même mon contrat !!!

Bertrand a partiellement craqué en dépit de mes encouragements à ne pas lâcher à ce moment de la course ; Christian est parti comme une fusée ; je me dis qu’il est parti chercher la gagne. Pascal est toujours dans le coup, il ne m’a toujours pas pris un tour (ça ne saurait tarder) mais a aussi fait lui preuve d’une grande régularité ; Vincent est là aussi, toujours dans le tempo lui aussi ; impossible pour moi de dire qui est en tête à ce moment là. Seule certitude, ce n’est pas moi mais j’m’en fous, car c’est comme d’hab  ! En revanche, chez les féminines, Anne Cécile me pose la question de savoir qui est en tête lorsque je la rattrape pour la troisième fois. Et là, je me mare ; devinez pourquoi !!!

Je lui propose de faire la dernière heure avec elle, mais elle ne le souhaite pas ; alors je continue sur ma lancée ; la dernière heure ne sera pas facile, contrairement aux quatre premières ; tout au mental !!! Ne rien lâcher !!! Je décompte les minutes ; je sais qu’en activant un peu, je pourrai valider le 40ème tour avant le gong… Pour cela j’ai du batailler les trois derniers  tours respectivement courus en  8’39, 8’26 et 8’16… Pas le temps d’chomer. Au final, je passe la ligne en 5h56’54’’ ; derniers tours partagés successivement avec le gratin (Pascal, Christian et Fabien ; il ne manquait qu’ Emmanuel C, mais notre écart était impossible à combler).

Anne Cécile terminera quelques minutes plus tard en ayant bouclé 37 tours…Trop forte !!! J’ai bien failli me faire croquer !

Direction le vestiaire pour un bonne douche, des échanges sur nos impressions respectives des 6h…. Puis la salle de réunion où j’espérais trouver une bonne platrasse de pâtes…Perdu ! Ils en sont au dessert ; crêpes à gogo. Hélas, pas le temps pour nous ; encore privé de dessert !!! Put…, deux fois en moins de 24h !!! J’ai pas de chance…. Et comme d’hab et cela me désole à chaque fois,  nos obligations familiales nous interdisent de continuer la fête ; il faut repartir chez nous en vitesse pour récupérer nos trois stchroumphs ! Donc en voiture à 16h, après un au-revoir rapide auprès de tout ce petit monde ; j’en oublie ma veste dans les vestiaires pour la petite anecdote et on crève non loin de Montpellier pour la deuxième petite anecdote…

Quelques jours plus tard, sur le forum, je lirai cette phrase de Vincent ; « ils sont bons ces dimanches en famille. »

Je partage ton avis Vincent, et je rajoute un grand merci à Dominique pour nous avoir tous réunis. A la prochaine…………..

A+ Emmanuel.